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1001 façons de vivre un voyage unique

Pourquoi je voyage dans des pays “dangereux”

Pourquoi je voyage dans des pays “dangereux”

Souvent on me demande pourquoi je voyage dans des pays classés dangereux par nos gouvernements. On me fait le reproche de me mettre en danger. On me fait la morale aussi parce que je suis une nana et que je ne devrais pas faire ci ou ça. Avant tout, j’ai créé ce blog pour montrer une image plus positive et pour écrire sur des endroits dont peu de gens parlent. Et qu’on se le dise, pour moi être une femme est avant tout une force et n’a jamais été un frein où que j’aille.

La mauvaise réputation

L’idée du blog a émergé à la suite d’un voyage au Liban en 2015. Avant mon départ, personne ne comprenait pourquoi j’allais là-bas. “Tu y vas pour le travail?” me demandait-on car j’étais journaliste à l’époque. J’y allais juste pour voyager, mais je ne voyais que de l’incompréhension totale sur le visage des gens à qui je le disais. À part mon colocataire de l’époque. Bastien était un fan absolu de la région. C’est d’ailleurs lui qui m’a poussé à y aller.

“Je ne cherche pas le danger”

À mon retour, le décalage était tellement énorme entre l’image négative du Liban en France et mon expérience sur place que l’idée m’est venue d’écrire sur cette facette méconnue. Pour, en quelque sorte, rendre justice à ces pays et ces gens qui m’avaient si bien accueilli.

Deux ans plus tard, un job en moins et beaucoup de temps en plus, j’ai lancé le blog.

Danger et médias

Ces pays ont souvent connu une période de conflits ou une instabilité politique. C’est souvent une période terminée depuis des années mais qui persiste longtemps dans les esprits. Comme si ses habitants étaient devenus des parias pour l’éternité.

Parfois il est vrai que certains de ces pays restent gouvernés par des régimes dictatoriaux ou corrompus. Néanmoins, ils ne devraient pas nous freiner dans nos voyages car nous voyageons pour les rencontres, les paysages, les monuments…pas pour serrer la paluche du despote actuellement en place. De plus, ces régimes s’attaquent avant tout à leurs opposants mais pas aux touristes. Évidemment, il faut appliquer les conseils d’usage à savoir éviter d’aborder des sujets sensibles en public, respecter les coutumes locales, les règles vestimentaires, etc. ces deux derniers conseils valant pour beaucoup de coins dans le monde.

L’autre pendant de cette mauvaise réputation vient du traitement de l’actualité réservé à ces pays. Les médias participent beaucoup à leur mauvaise réputation par le type d’informations qu’ils choisissent de traiter sur ces régions du monde. Plus le pays est lointain, moins il intéresse l’audimat (selon eux) donc si les JT en parlent c’est uniquement si l’info est importante, donc souvent violente. Comme je l’expliquais dans un autre article que j’ai écrit après mon voyage au Pakistan, j’étais dans le pays au moment des manifestations contre la libération de la jeune femme chrétienne Asia Bibi.

Je l’ai appris en regardant les infos sur mon portable alors que j’étais déjà à Islamabad! Mes amis français s’inquiétaient pour moi car ils voyaient des images en boucle de barbus pakistanais manifestant dans les rues du pays. Ce traitement en boucle de l’info toujours accompagné de ses traditionnelles images chocs donnait l’impression que le pays n’était habité que par des fanatiques d’Allah. Je n’en ai pas vu un seul.

L’Afrique, le Moyen-Orient, le Proche-Orient, certains coins d’Asie centrale…il existe des tonnes de préjugés sur ces endroits du monde alors que souvent nous sommes peu nombreux à y avoir réellement mis les pieds. En revanche, tout le monde en a une opinion rarement positive. Bien sûr qu’il y a des endroits réellement instables, des pays en guerre, ou clairement il est malheureusement déconseillé d’aller pour de bonnes raisons.

Mais il y a parfois tellement d’autres exemples qui ne sont plus réalistes. Comme le Rwanda par exemple. Ce pays est considéré comme l’un des États les moins corrompus au monde et les plus en pointe en matière d’écologie en Afrique de nos jours. Mais tout ce que l’on entend du Rwanda sur notre TV ou dans nos médias, concerne le génocide de 1994. On ressort le sujet chaque année comme un marronnier au moment de l’anniversaire posthume. On a une vague idée de qui tuait qui…On hésite sur le nom, “c’étaient les Tutsi ou les Hutus déjà ?”

Des conflits, de la violence, des maladies, c’est tout ce qu’on entend lorsqu’on parle d’Afrique. Des pays africains qui sont d’ailleurs tous mis dans le même sac comme si l’Afrique ne faisait qu’un.

À propos de l’Iran, on entend plus souvent parler d’ayatollahs que de l’histoire riche de ce pays, de l’accueil sympathique (le mot est faible) des Iraniens ou de ses paysages incroyables.

Il m’arrive aussi de raconter certaines mésaventures. J’essaie de m’éviter toute autocensure même si l’objectivité totale est un exercice impossible. En Zambie, je me suis faite arnaquer comme une bleue par un chauffeur de taxi. Ma mésaventure a terminé dans un article où j’énumère les erreurs à ne pas faire pour éviter ce genre d’expérience. Au Liban, j’ai séjourné chez un Libanais armé jusqu’aux dents. Il était gentil comme un nounours mais son arsenal m’a quand même laissé un souvenir impérissable!

Le danger n’est pas celui que l’on croit

On parle beaucoup des risques encourus en matière de terrorisme, de kidnapping, de vol ou violences alors que parfois, le danger n’est pas vraiment celui avec lequel on nous rabâche les oreilles. Dans les montagnes au Pakistan, le plus gros risque que j’ai encouru était sur la route. Les éboulements sur la Karakoram étaient nombreux et l’état de la route était ultra mauvais à certains endroits. Il y avait énormément d’animaux sur les routes. Cela créait pas mal d’obstacles sans compter les trous sur la chaussée quand cette dernière existait.

Au Liban, c’est carrément la conduite des Libanais qui est un danger ! L’astuce d’Hamoudi un ami sur place, était de klaxonner toutes les voitures sur la file de gauche pour qu’elles le laissent passer sur l’autoroute ! Je n’ai pas vu un seul clignotant s’allumer. Tout le monde roulait très vite. La circulation dans Beyrouth juste horrible.

En Iran, je ne me suis jamais sentie en danger, même sur les routes. Le trafic était certes chaotique dans Téhéran mais c’était un chaos organisé ! Tout le monde essayait de passer en même temps mais lentement et en faisant des sourires “oui oui, je force le passage mais…d’accord… vas-y passe en premier mon ami” c’était assez drôle parfois! Ce qui l’était beaucoup moins en revanche, c’était de voir la police de la vertu emmerder les femmes qui ne portaient pas le voile de manière réglementaire. Un jeu de dupes car dès que les deux tchadors étaient loin, les femmes importunées remettaient leur voile comme auparavant.

Je n’ai jamais eu de problèmes dans ces pays en raison de mon statut d’étrangère ou de touriste. Nous avons d’énormes passe-droits sans nous en rendre compte. Nous ne sommes pas traités de la même manière. J’ai surtout senti cette différence en Iran et au Pakistan où je recevais constamment un traitement de faveur parce que j’étais une étrangère européenne.

La question du boycott pour les dictatures

Vivant dans une démocratie, pour la plupart d’entre nous il est impensable de soutenir un régime qui pratique la torture, qui soumet sa population à ses propres lois sans concertation et souvent parfois les deux. Beaucoup de voyageurs occidentaux adhèrent donc à l’idée de boycotter ces pays, ne voulant pas dépenser d’argent (et soutenir indirectement) dans un régime pareil. Pour ma part, je pense que c’est une fausse bonne idée pour plusieurs raisons.

Premièrement, voyager dans ces pays ne veut pas dire que nous adhérons au régime en place. Sur place, notre argent profite avant tout à des épiciers, des hôteliers, des gens rencontrés sur place, donc à l’économie locale.

Ce concept de boycott a aussi un petit côté néocolonial “on va faire plier ce régime rien qu’à nous touristes occidentaux”. Je ne sais pas toi mais je n’ai aucun souvenir d’un régime ayant flanché parce que les touristes n’y venaient plus. Même sous la pression économique. La preuve avec l’Iran une fois de plus. Le pays endure un embargo depuis presque 30 ans et les barbus sont toujours au pouvoir.

Et en plus de cela, il faudrait boycotter les populations qui vivent sous le joug de ces dictatures? Pour eux, ce serait donc la double peine. Et pour sûr, cela pourrait même servir à la rhétorique nationaliste du dictateur en question : “Vous voyez vos petit frenchies, ils vous abandonnent mais moi non…”.

Je pense sincèrement qu’il y a beaucoup plus de gens bienveillants sur cette planète qu’on ne le pense. Notamment dans les coins mal-aimés. Il faut arrêter de se replier sur soi. Car si nous avons le bon flow en nous, nous avons plus de chances d’attirer des personnes du même type, avec la même énergie positive donc des personnes qui nous veulent du bien. Et ça, ça vaut pour tous les coins du monde. Qu’est-ce que tu en penses ?

Article écrit par Pauline du blog unlovedcountries.

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