Pourquoi ne pas prendre un vélo tandem pour voyager en couple ?
Tout est différent lorsque l’on est sur le même vélo. Tout est plus simple lorsque l’on est sur un tandem. Enfin presque…
Les avantages du vélo tandem
- Ne pas être séparés. Parler et partager quoi que ce soit, quand on le souhaite et pas seulement quand on le peut. Sur un vélo de route, on n’est quasiment jamais ensemble sauf lors des haltes ou lors de brefs moments lorsque la circulation et la configuration l’autorisent.
- Par extension, ne pas se perdre. Une mésaventure qui arrive lorsque pour une raison quelconque, celui qui « suit » est amené à s’arrêter. L’autre, ne s’étant rendu compte de rien, file tout droit alors qu’il aurait fallu tourner. Et voilà comment certains se font des frayeurs.
- S’arrêter pour une photo, profiter du paysage, faire une « pause technique ». Quelle que soit la raison, celui qui veut s’arrêter doit avoir le dernier mot. Mais quand il s’agit de s’arrêter en bas d’une descente avant la prochaine montée et ainsi, perdre l’avantage de l’élan pris dans la descente… En tandem, les avis peuvent diverger sur le bien-fondé de l’arrêt. Certains peuvent le ressentir comme un abandon de leur autonomie, de leur liberté.
- Profiter du poids de l’ensemble et être grisé par la vitesse prise dans les descentes. Le corollaire étant une concentration énorme de la part du pilote, une confiance absolue de la part du copilote, un revêtement d’excellente qualité, et d’avoir sérieusement vérifié ses freins.
- Pour une randonnée beaucoup moins sportive, le tandem existe en version vélo électrique. N’importe quel tandem peut recevoir un kit d’assistance électrique pour vélo.
- Écouter la respiration de l’autre et respirer au même rythme dans l’effort et sur la durée d’une montée. Se « reposer » sur l’autre et pouvoir équilibrer différemment l’effort fourni par les voyageurs, en fonction des forces ou des faiblesses de l’un ou l’autre un moment donné. À l’inverse, les deux doivent pédaler au même rythme, même s’ils n’appuient pas de la même façon sur les pédales.
- Prendre tous les types de transport, de différents modèles, dans différents pays (avion, cale de bus, train, camion, voiture, bateau, fourgon…) sans véritable problème. L’aspect financier aussi est en faveur du tandem. Le prix payer pour son transport correspond le plus souvent au prix d’un vélo normal (à la SNCF aussi). En revanche, on risque parfois de se voir refuser l’accès à un train.
- Garder tranquillité d’esprit et sérénité pendant les visites. La taille de l’ensemble, son aspect imposant laissent penser que personne ne s’aventurerait à tenter de le dérober, ou tout au moins, que cela serait une opération réfléchie et organisée, et pas le hasard d’une situation.
- Rouler seul à vide ou très peu chargé reste possible. On a cependant l’impression d’avoir un engin flexible sous les fesses. On sent le vélo se gondoler.
- Profiter du voyage en tant que passager. Les routes, chemins, pistes nécessitent une attention de chaque instant pour choisir la bonne trajectoire, anticiper les nids de poule, éviter les trous béants ou les bancs de sable, piloter sur le ripio (route de cailloux), naviguer dans la circulation des grandes villes, etc. Le pilote dans ces situations a l’œil rivé en permanence sur la route, et ne voit rien des alentours. Le passager, lui, profite pleinement et continuellement de l’environnement. Il peut le faire tout à loisir. Certains pensent qu’il a les yeux fixés sur le dos de son partenaire. En fait, seule la vision frontale est obstruée. Il regarde sur les côtés, peut fixer son attention sur une scène ou tout autre élément auquel le pilote, lui, ne pourra être attentif que de façon séquencée. Si une côte est longue, ou si la fatigue se fait sentir, il peut même fermer les yeux, tout en continuant d’appuyer.
- Partager le matériel d’entretien et de réparation du vélo (pas la peine d’emmener le nécessaire pour deux vélos), ce qui convient pour un vélo, convient pour le tandem. À l’exception des câbles de freins et de dérailleurs, plus longs sur le tandem.
- Gagner en rendement. Hormis en montée, où le rythme est inférieur, dans toutes les autres configurations, le tandem a le même rendement, si ce n’est mieux, que le vélo individuel.
Pourquoi le tandem ?
Car nous sommes un couple et que nous voulions voyager ensemble (que ce soient les expéditions sur quelques jours ou notre tour du monde). Nous voulions vivre le voyage à l’unisson. Être ensemble, voyager ensemble. Nous voulions éprouver, tant que faire se peut, les mêmes sensations aux mêmes moments, les partager, les ressentir physiquement. En un mot que tous nos sens soient le plus en symbiose possible. Sentir, souffrir, faire attention l’autre, être à son écoute, s’adapter à un rythme commun de cheminement.
Les inconvénients du tandem
- L’état de la route. Ne regardant pas la route et par voie de conséquence n’anticipant pas les chocs liés à son état, il est confortable pour le coéquipier d’avoir une tige de selle suspendue, qui absorbe les chocs inévitables.
- Pas moyen de s’échapper lors des périodes de tension entre les deux cyclistes. Il se peut que cela renforce même l’intensité de ces tensions lorsqu’elles surviennent. Mais le tandem présente l’avantage de devoir se rabibocher pour continuer. Pas question de partir chacun de son côté et de se revoir ou pas, quelques heures ou quelques jours plus tard.
- Les rythmes de pédalage peuvent être très différents d’une personne l’autre, d’un sexe l’autre même, semble-t-il selon divers témoignages. Cette différence de rythme peut s’avérer pesante par moment et être très désagréable pour celui qui doit s’adapter.
- Le transport peut se révéler plus compliqué. Même si certains ont pu prendre le train avec leur tandem, sachez que la SNCF interdit l’accès de ces vélos à bord des trains. Encore une fois, en tandem tout est question d’échange et d’écoute de l’autre. C’est parfois plus facile à dire qu’à faire, mais quel bonheur quand on y parvient.